Bien que Porco Rosso ne soit pas le film le plus attrayant du studio Ghibli, la réalisation de Hayao Miyazaki ne déçoit pas et en fait l’un des meilleurs de sa filmographie.
Sorti en juillet 1992 (puis en 1995 en France), le film d’animation japonais raconte l’histoire d’un pilote d’hydravion italien, Marco Pagot, ancien pilote de l’armée royale durant le Première Guerre Mondiale, qui a été maudit après avoir déserté.
Ainsi transformé en cochon, l’homme (ou du moins ce qu’il en reste), se fait connaître en tant que chasseur de prime, comme étant le « « le Porc rouge », qui se bat contre les pirates de ciel » et qui parcours les eaux de la méditerranée en quête de gloire et d’argent.
La question d’identité, ou comment continuer d’exister après avoir connu, voire participer, à la mort de milliers de personnes, est très présente dans ce film à l’atmosphère en apparence légère, alors même que le contexte d’entre-deux-guerres permet l’intégration de la montée du fascisme. Les musiques de Joe Hisaishi emporte le spectateur au côté du « Porco Rosso », dans son hydravion rouge, et l’accompagne dans ses aventures alors qu’il découvre l’amour de soi, à travers l’amour de l’autre, et renaît petit à petit. Dans ce courant d’aventure on découvre l’ambiguïté transmise par Hayao Miyazaki, lui-même tiraillé par le romantisme que lui inspire le domaine de l’aviation, une affection qu’il tient de son père, et la dimension destructrice auquel il est associé. Enfin, sans clichés ni gros sabots, Miyazaki rend hommage au travail des femmes qu’il montre fortes, indépendantes, et pleines d’inventivité ; elles sont d’ailleurs les héroïnes qui sauvent le héros.